Histoire d'Ahun

Histoire de la commune d'Ahun dans la Creuse

L’Antiquité

Sous l’Empire romain, Ahun était une cité des Lémovices nommée Acitodunum. Elle est un des cursus publicus (service de poste impériale assurant les échanges officiels et administratifs au sein de l’Empire) et mutatio (relai routier) situé que la voie romaine de Lugdunum (Lyon) à Mediolanum Santonum (Saintes).

A proximité du centre bourg, une enceinte protohistorique portant aujourd'hui le nom de « Camp de César » peut laisser supposer une occupation antérieure.

Des traces de cette époque sont encore visibles en réemploi sur certaines maisons du bourg tels que des fragments de colonnes des chapitaux.

Il est probable qu’Ahun possédait un sanctuaire ou un mausolée à l’emplacement de l’actuelle église en témoignent des cippes (stèle en pierre de forme carrée ou ronde, portant une inscription, servant à l'origine de borne indicatrice du tracé ou de borne-frontière délimitant une propriété) réemployés dans l'église ou sont exposés au jardin lapidaire. Sa crypte était certainement, à l'époque gallo-romaine, un temple païen dont les colonnes ont été réemployées.

LE MOYEN-ÂGE

Ahun, à cette époque, possédait une forteresse nommée « château du Rocher ». Sous les Mérovingiens, elle possédait un atelier monétaire.

Ses maisons étaient alors construites en granite autour de son église romane construire au XIIIè siècle au dessus de la crypte. C’était un ancien prieuré placé sous l’invocation de Saint Sylvain qui y fut martyrisé le 16 octobre 407.

Peu à peu, elle devient une ville libre en obtenant des seigneurs le droit de s’administrer elle même au travers de chartes :

  • c’est en 1228 que la 1ère charte d’affranchissement fut accordée par Hugues XI, comte de la Marche,
  • puis en 1286, Hugues XIII la confirma et permit aux habitants de se marier sans le consentement du seigneur.
  • enfin, Charles (fils de François Ier), duc d’Orléans et comte de la Marche, établi une charte qui stipule que les habitants de la ville d'Ahun « ne pourront faire le charivari à aucun des habitants de ladite ville, soit mariant et remariant ; mais que celui qui se marie ou remarie en ladite ville, devra aux compagnons à marier, quatre pots de vin, quatre pains et un mets de viande, ou devra bailler cinq sols pour le dit droit en ce que lesdits compagnons ou consuls seront tenus d'accompagner lesdits mariés, allant et venant de leur maison à l'église. »

A cette époque (XIIIème siécle), Ahun était une des sept châtellenies rendant justice au nom du comte de la Marche. Celle-ci fut cédée par Louis XIV au duc de la Feuillade contre Saint Cyr le 14 juin 1686.

Le château de Chantemille est un vieux château féodale. En 1465, il sert de guet et de garde jour et nuit suite à la permission accordée à Louis Dupuis par le comte de la Marche.

Ce château a été agrémenté d’une aile au début du XVIè siècle

L’EPOQUE MODERNE

Chantemille était une cure placée sous l'invocation de Sainte Radegonde ; il fut défendu au chapelain, en 1662, d'y faire aucune fonction curiale. La chapelle castrale située au château de Chantemille était en ruines vers 1590, puis restaurée en 1618 et de nouveau ruinée.

L'EPOQUE CONTEMPORAINE

A chantemille, vers 1927-1930, on déblaya les ruines de la chapelle du château mettant au jour un autel gallo-romain qui servait de support à la table d’autel : « le cippe de Chantemille », il est toujours visible aujourd’hui. La partie basse de la chapelle Sainte-Radegonde, qui forme une terrasse surplombant la vallée de la Creuse, existe encore ainsi que la table d'autel du XVe siècle et deux portes en plein cintre visiblement du XVIe siècle